Lois Auroux : Il y a déjà 30 ans !

Un rapport signé par lui-même (chose pour le moins inhabituelle pour un ministre en exercice), de très longues semaines de discussions parlementaires, quatre lois qui portent son nom, un tiers du Code du travail finalement modifié : Jean Auroux, ministre du Travail de François Mitterrand entre mai 1981 et mars 1983, a laissé une oeuvre réformatrice d’une ampleur peu commune au cours de l’histoire du droit du travail.

Pourtant, il serait difficile d’affirmer que le monument législatif qui en a résulté a laissé une trace politique déterminante. Adoptées dans une relative indifférence, très imparfaitement appliquées, assez vite occultées des mémoires militantes et en définitive peu présentes dans les commémorations socialistes1 : les lois Auroux ont connu un destin ingrat, que quelques colloques juridiques n’ont pas suffi à effacer.2 Elles ont pourtant été un des principaux chantiers législatifs de l’année 1982

Aujourd’hui, l’enjeu de la « réunification de la communauté de travail », pour reprendre le vocabulaire du rapport Auroux, et celui de la démocratie sociale ne sont pas moins aigus qu’il y a trente ans, bien au contraire. Reste à espérer que l’avalanche des plans sociaux et l’aggravation prévisible de la situation du chômage dans les prochains mois n’auront pas raison trop vite de cette ambition-là.  lire la note sur ce sujet de la Fondation Jean Jaurès : Lois Auroux