Sénatoriales 2011 : Premier set gagnant !

Depuis dimanche soir les qualificatifs fleurissent à propos de la victoire de la gauche : traumatisme, séisme,  triomphalisme…..Ce qui était à priori inenvisageable, compte tenu du mode de scrutin, est arrivé : pour la première fois la gauche est majoritaire au Sénat ! 
Ce résultat  n’est pas simplement, comme la droite tente de l’expliquer, un résultat mathématique lié aux victoires de la gauche aux élections intermédiaires depuis 2008 et même 2004. La Gauche a gagné ce dimanche 26 postes. Or le gain mathématique de Grands Electeurs supplémentaires issu des élections intermédiaires  n’explique que la moitié des postes gagnés lors des sénatoriales soit 13 sèges. A l‘évidence le résultat de la gauche exprime un mécontentement de grands électeurs de droite qui ont voté pour des candidats de gauche.

Ce mécontentement est lié à l’addition de plusieurs facteurs : un rejet de plus en plus massif du Président de la République, de sa personnalité et de sa politique, l’accélération de la déstructuration notamment en milieu rural des services publics, les « affaires » politico-financières et bien entendu  la contestation et le refus des élus locaux de la Loi sur la réforme des collectivités locales à laquelle ils n’ont pas été associés.

Cela étant si la gauche a gagné le premier set, il reste encore deux sets dont le deuxième est déterminant pour gagner le match : la Présidentielle de 2012.  Aujourd’hui, le candidat ou la candidate du Parti Socialiste est en position de favori mais cela ne suffit pas pour convaincre la majorité de nos concitoyens. Plusieurs conditions doivent être réunies pour convaincre les Français de la crédibilité de la candidature et du projet politique : réussir les Primaires Citoyennes du PS en octobre 2011, construire une unité sans faille au sein de la famille socialiste, fédérer et regrouper les forces de gauche mais également de centre gauche dans la démarche et surtout présenter un projet politique qui trace des perspectives d’avenir tout en apportant des propositions réalistes pour faire face et sortir de la crise financière et sociale que nous subissons.

L’équation à résoudre autour du projet politique pour le prochain quinquennat est  extrêmement complexe et c’est pour cela que je pense que François Hollande est le candidat socialiste  qui dispose des meilleurs atouts pour convaincre le moment venu les Français du bien fondé et de la pertinence des propositions de Progrès, de Justice Sociale et d’Ecologie qu’il proposera et qu’il a commencé à formuler.

La route vers la victoire de la Gauche est donc encore longue et semée d’embûches. Elle repose en grande partie sur l’action de proximité que les militants et les sympathisants de gauche mèneront sur le  « terrain local » et surtout pas sur les jeux électoraux des appareils politiques. Il faut donc leur faire confiance mais surtout les responsabiliser pour qu’ils  soient véritablement partie prenante des  décisions et des choix à faire pour dynamiser leurs territoires de vies. A cet effet, la réflexion  de Pierre Mendès France sur la démocratie devrait s’inscrire en préambule du projet politique proposé aux Français:  

«  La démocratie ne consiste pas à mettre épisodiquement un bulletin de vote dans une urne, à déléguer les pouvoirs à quelques élus, puis à se désintéresser, s'abstenir, se taire pendant cinq ans, elle est action continuelle du citoyen... »

Alain GOZE

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Pierre Mendès France